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Recap

   

Je suis de 1976 donc plus tout frais mais comme beaucoup de ma génération - ado attardé.
Geek dans l’âme, casanier, amateur de manga, passionné par tout mais parcimonieux dans l’effort, pas idiot mais pas génial non plus - loin de là - mon parcourt récent reflète en fait une vieille envie post-master ( sept. 2000 … ) de bouger un peu de France et de travailler mon mauvais anglais.
Oui, à cette époque où j’avais déjà 24 ans, je souhaitais travailler aux US ou au Canada. J’avais même assisté à une session à l’ambassade du Canada avec M. l’Ambassadeur du Canada devant nous. Conquit, j’avais passé les “tests” - en gros répondre à un questionnaire qui permet d’obtenir un score - et ma note finale me permettait sans problème d’aller chez nos cousins outre-atlantique. Finalement, un coup de téléphone de mon futur employeur de l’époque avec un bon salaire ( on est en pleine bulle Dot Com ) me proposant un bon poste dans une startup me fera rester sur place - et me prendre de plein fouet rentrée 2001 l’explosion de cette putain de bulle.
Après des années à naviguer de poste en poste - tout en refusant de servir les vendeurs viandes de SSII et me faisant planter dès le premier entretien technique en SSLL car je refusais - et refuserais toujours - de faire du Java ou du Javascript et comme j’adore le système et le bas niveau mais sans aucune expériences autres que mes projets persos - Creamen - qui valent po2zob à leur yeux - à l’automne 2009, mon cellulaire sonne et un - attention - chasseur de tête - bref un recruteur comme un autre mais cela fait plus classe sur la carte de visite - me propose un poste sympa sur le papier. Je dis donc go pour envoyer mon CV mais je ne fais pas l’affaire selon leur client donc comme je suis une tête, le sus heat-hunter me propose une autre piste. Rebelote, mais là je rencontre le client final. Un site Web de petites annonces entre particuliers que seul mon beau-frère semblait connaître : leboncoin.fr. Je rencontre donc le CEO, le CTO dans la première partie de l’entrevue et je termine avec toujours le CTO et le lead-dev. A noté que j’avais d’une pneumonie virale ( heureusement …. ) et que j’avais 40 de fièvre depuis des semaines et que donc J’étais mort de chez mort - blanc comme une cachet d’aspirine et la poitrine en feu ! Malgré ma piteuse apparence, je fût pris et j’ai accepté leur offre. Cela ne volait pas haut niveau salaire mais l’équipe paraissait top - j’étais #12 sur ma fiche de paie … - et le sujet semblait passionnant. Les débuts furent durs et compliqués. J’ai un caractère de merde, maniaque et un tantinet perfectionniste et le mode startup pseudo Agile avec le market en lead - donc ça part en prod tant pis - m’agaçait au plus au point. Mais les devs étaient extraordinaires, le boulot intéressant et ce qui m’avait fait vraiment fait pencher pour leboncoin.fr était son appartenance à une join-venture franco-scandinave qui laissait présager des collaborations avec l’étranger - sachant que leboncoin.fr était l’émanation d’une plate–forme commune au groupe Schibsted et qui avait été lancée avec plus ou moins de succès dans différents pays ( 36 au pic de sa forme ). Je me voyais déjà voyager, échanger, travailler avec les gens en anglais. Bon je spoil mais cela ne s’est pas passé du tout comme cela : Schibsted est un groupe de presse nordique ancien - fondation en 1839 - et avait pris le virage numérique très tôt fin des années 90 sur le marché des petites annonces, mais s’ils sont forts pour tout ce qui est marketing et produit, la technique c’est pas leur fort et reconnaître ce fait dans un grand groupe où de surcroît la politique croise la raison prend du - précieux - temps. Heureusement sur de nouveaux rails, ce groupe se repense pour le bien de tous mais pour moi qui au final y ai passé 7 ans, j’avais plus que passé la date de péremption mais le mal était fait pour moi : goût pour le voyage et le travail avec d’autres pays / cultures, une dépression sévère ( Laroxyl, Xanax mes amours … un vrai bonheur d’avoir la tête vide mais bon … c’est une non-vie ! ) et une image de moi proche de 0. J’ai creusé, creusé. Mais mon orgueil m’a sauvé : durant les moments de lucidité j’ai dit non - à maintes reprises - et finalement sauté le pas début 2016 pour quitter le milieu qui m’était devenu toxique : leboncoin.fr et Paris. Que la pente fut rude à remonter si on peut dire … Mai 2016, j’atterris à Mexico. J’avais profité que mon ancien responsable à leboncoin.fr était devenu le CTO du site mexicain de la marque Segundamano pour aller tenter ma chance dans un pays … hispanique. Heureusement le travail s’est fait en anglais dans les premiers mois, car moi et l’espagnol cela faisait deux à l’époque - maintenant 1,5 ! Mais la poisse me suivait - disons que je dois avouer que je n’ai pas eu le nez creux pour le coup - mais mon nouveau boss m’annonce deux semaines avant de m’envoler qu’il revient en Europe avec femme, enfant et chats pour prendre du grade dans le groupe. J’arrive donc avec un boss sur le départ, la désillusion d’une équipe qui malgré leur bonne humeur et leur immense gentillesse ne fonctionnait juste pas et toujours et encore du homebrew local - symptôme “métastasique” d’une technique faible au sein d’un groupe faible . Je revoyais mes vieux démons réapparaître sauf que là point de Laroxyl pour les faire disparaître. Bref, je resombrais loin de tout dans un pays à la langue si proche de la nôtre mais si loin en même temps. Je me suis accroché, j’ai eu un bon professeur d’espagnol qui voue une passion pour la France et donc c’était comme on dit du win-win pour nous deux. Néanmoins, ne voyant rien de bon venir des éminences grises d’Europe, la dépression reprenait le dessus. Comme le plus dur à mon sens dans un projet d’expatriation est de couper le cordon ombilical et que je ne me voyais pas rentrer bre-couille en France, j’ai passé des entretiens pour des postes au Mexique. Un à retenu mon attention et finalement, j’ai dit oui … pour le pire et le très pire. J’avais un mauvais feeling avec la boite et mon futur boss mais le projet qu’il m’avait vendu semblait top. J’ai déchanté en quelques millièmes de secondes - encore plus rapidement que X-Or pour se transformer ! - mais mon VISA de travail mexicain arrivant à expiration fin juin 2017, j’ai fait bon gré mal gré et fait remarquer aimablement ce qui me semblait mauvais dans les approches techniques et dans la boite. Je ne sais pas qui a eu ma peau dans la boite ou si vraiment j’ai été très mauvais durant les 3 mois passés chez eux mais le jour de mon anniversaire - le 7 juin 2017 - à 17h, je me vois signifier que je ne “fit” pas la culture de la boite. On me donne mon solde tout compte et on me montre la sortie. Le week-end du 9 juin commençait pour moi le jeudi soir pour moi … Heureusement - prévu depuis quelques mois - un de mes sœurs et mon neveu de 3 ans à l’époque débarquent avec moi à Cancun pour une semaine en freestyle. On fera de belles balades et de jolies visites tout en glandant sur la plage de sable blanc. Un régal. Puis vint l’expiration du VISA et la galère qui s’en est suivi. Chercher un travail sans VISA de travail même en étant sur place et avec un réseau professionnel et des recommandations n’a pas été pas simple. J’avais élargie mon rayon d’action à tout le monde hors France en me présentant comme Devops with sensibility to SRE and DBA - fight with fire ! - mais si les entretiens étaient nombreux, on échoppait vite sur le VISA et les salaires sensiblement “aumoniques” que l’on me proposait. Clairement j’étais en compétions avec du local qui faisait l’affaire pour 1000E par mois. J’avais déjà accepté un salaire de 1500E sans espoir de récupérer mes cotisations à la retraite au Mexique donc j’estimais avec assez payé de ma poche mon “caprice” de vouloir m’éloigner de France et rester au Mexique. Fort heureusement, mon réseau pro m’a permit de trouver un travail intéressant et bien payé pour le pays. Me voici donc Devops pour un autre site de eCommerce LATAM. Boite sympa, collègues convi comme disait mon bon ami Gégé et à 10min en vélo de chez moi. Mi avril 2018 je me revois vivre et avoir des projets et un avenir … mais c’est sans compter sur le hasard. Une de mes pistes - bien froide je devais le concéder - s’est tout d’un coup embrasée comme de l’aluminium et de l’oxyde de fer . Un ancien collègue de Schibsted que j’avais croisé lors de mon séjour à Manille durant l’été 2013 me recontacte début mai 2018 pour me dire que sa nouvelle boite recherche des Devops avec expérience DBA PgSQL … Déjà je pense à une mauvaise blague de sa part mais en fait non, il a bien changé de boite début avril 2018. J’ai mis beaucoup de temps à réaliser le truc - car le Japon était une cible inatteignable sans la langue ou au moins un contrat signé hors du pays - et 3ème semaine de mai 2018, je dis ok, le process commence et début juin 2018, le contrat est signé et me voilà parti pour un départ en catastrophe - ma nouvelle boite à besoin de moi ASAP - où je dois vendre toutes les affaires de mon appartement en un temps record - merci Facebook Marketplace … - faire mes valises, expédier mes affaires restantes en France - le Japon directement c’était une galère sans nom … - et démission d’une boite qui me plaisait au final plutôt bien pour un n-ième caprice : vivre au Japon. Nous sommes le 22 juillet 2018.
Après 3 semaines intenses de stress, de galère et de tristesse aussi car j’aimais bien ma vie plutôt tranquille dans mon appartement, mon quartier et mes amis, je quittais Mexico le 30 juin pour passer une semaine en famille en France et repartir le 7 juillet non pas directement pour Tokyo - car mon VISA de travail au Japon prend plus que les quelques semaines annoncées par le RH mais deux à trois mois en fait et dans les faits je ne sais pas encore … - mais pour Ho Chi Minh City au Vietnam - plus connue sous nos latitudes sous le doux nom colonial de Saïgon quand l’Indochine était vivante - où j’ai commencé à travailler pour l’antenne locale de ma boite - Quoine.
Donc nous sommes le 22 juillet 2018, j’attends mon VISA JP, c’est la canicule là-bas après les pluies torrentielles dévastatrices de début juillet, je me forme et me perfectionne dans les thèmes à venir. Le Vietnam est donc mon lieu de travail et de résidence pour les prochaines semaines. J’ai un livre sur la langue mais la prononciation est vraiment trop compliqué pour que je puisse espérer en sortir quoi que ce soit que du baragouinage ultra spécifique : oui, non, merci, bonjour, au revoir ! Cela ne fait pas la rue Michelle mais bon … Globalement les gens comprennent mon anglais mais je lutte pour comprendre le leur. Je n’ai pas encore l’oreille pour comprendre leur accent. Cela viendra … ou pas ! Les gens sont juste aimables, souriant mais réservés, asiatiques en somme ! La ville grouille de 2 roues qui roulent comme des merdes : sur les trottoirs, entre les passants, entre les voitures, entre eux même,, en contre sens et grillent les stops, klaxonnent les piétons qui les dérangent, ne te laissent pas passer sur les passages cloutés … Une horreur, je les déteste moi Monsieur qui aime les règlements … La ville ne me plaît pas, c’est bruyant - humains et moteurs - c’est bétonné sans âme et cela bétonne dur pour les touristes … Je trouve cela dommage de vendre son âme à des cons de touristes qui puent la crème à bronzer pour des dollars … mais si c’est une orientation réfléchie pourquoi pas, espérons juste qu’ils n’y perdront pas trop au change !
Bref, je me forme, je sue - le mur de chaleur moite : 30°C / 100% d’humidité - et j’attends mon VISA.

Le projet Asie prend forme, espérons qu’il se soldera par quelques années - à venir - heureuses pleines de bonnes surprises et de bons souvenirs. On peut se le souhaiter, cela ne coûte rien !!!
Je me connais, je vais râler, pester, faire de mauvais choix mais j’espère aussi pouvoir me contenir dans ma connerie en profiter un peu :)
Je tenterais entre deux articles techniques ( ça aussi il faut que je me pousse au cul pour l’initier et maintenir à flot le projet ) de faire des retours d’expériences sur ma vie à Tokyo.
Une rapide recherche sur Google donne des résultats qui font peur :

  • racisme envers les gaijin - étrangers
  • langue ardue à apprendre
  • logement difficile d’accès pour les étrangers
  • vie chère
  • … et j’en passe.

Comme j’aime à dire, j’ai signé pour donc j’assume … On verra … mais pour l’instant il me tarde même si l’attente ici à HCMC me laisse l’opportunité de trop penser et de me demander si c’était une bonne idée, si je ne vais pas regretter mon choix, si je ne vais pas lamentablement échouer à m’adapter, … mais bon, alea jacta est - qui vivra, verra !

Sur ce, comme je pense que personne ne va lire ce billet, je vais me sortir de mon appartement et aller me faire un Burger King pour remplir ma panse qui crie famine !

LLAP - David-san !